BELFORT - FONTAINE


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Le terrain d'aviation de Fontaine en 1949.
© IGN


Le terrain d'aviation de Fontaine en 1951. Une route et des hangars sont sortis de terre par rapport à la photo de 1949.
© IGN


Zoom de la photo précédente, présentant les infrastructures du terrain de Fontaine en 1951.
© IGN

L'aérodrome de Belfort-Fontaine (90) est une ancienne base aérienne de dispersion OTAN. Avant sa construction, un terrain d'aviation sans piste en dur se trouvait déjà à l'Est du village de Fontaine.
La nouvelle base aérienne construite au début des années cinquantefut principalement utilisée par les appareils de la 13e Escadre de Chasse Tout-Temps (13e ECTT) basée à Colmar, lors d'exercices de desserrement, mais servit également à d'autres forces aériennes lors d'exercices interalliés.

Cet aérodrome accueillit ainsi des Sabre canadiens venus de la base de Grostenquin (appartenant en l'occurrence au 421e Squadron) qui s'y déployèrent en juillet 1955, lors de l'exercice inter-alliés Carte Blanche.


Sabre canadien en courte finale à Belfort-Fontaine lors de l'exercice
Carte Blanche, durant l'été 1955.
© Don Norrie


C-45 Expeditor canadien de la 2e escadre canadienne de Grostenquin vu sur une
alvéole de la base de Belfort-Fontaine lors de l'exercice Carte Blanche à l'été 1955.
© Don Norrie


Sabre canadien du 421e Squadron sur une alvéole de la base de Belfort-Fontaine lors de l'exercice Carte Blanche,
durant l'été 1955.
Les marquages sur la dérive et l'aile gauche appliqués pour l'exercice sont jaunes bordés d'un liseré rouge.
© Don Norrie


Sur cette base dépourvue de bâtiments en dur, les exercices rimaient obligatoirement avec camping pour le personnel des unités déployées. On voit ici le cantonnement des soldats canadiens durant l'exercice Carte Blanche en 1955.
© Don Norrie


La base de Belfort-Fontaine en 1956.
© IGN


Agrandissement de la photo précédente montrant les queslques rares bâtiments hérités du terrrain d'aviation pré-existant
et jouxtant la nouvelle base OTAN en 1956.
© IGN

Par la suite, ce furent surtout les F-86K de Colmar qui se déployèrent à Belfort-Fontaine. Si en théorie, les deux escadrons de la 13e ECTT (EC 1/13 "Artois" et 2/13 "Alpes") pouvaient s'y déployer indifféremment, en pratique, ce fut surtout l'escadron 1/13 qui sortit à intervalles régulier cette base de dispersion de sa torpeur, notamment lors des célèbres exercices Rebecca de l'armée de l'air.
Pourtant, dans ses "mémoires", le général Alain Brossier, alors pilote au sein de l'escadron 2/13 "Alpes" se souvient: "Il arrivait que nous allions nous "disperser" sur le terrain de Belfort. A la belle saison, nous allions vivre, pendant plusieurs semaines, sur l'une des aires de dispersion qui, avec leurs alvéoles raccordées à l'anneau du taxiway, dessinent à la périphérie de la base trois fleurs que l'on appelle marguerites à cause de leurs nombreux pétales.
Chaque escadron avait sa marguerite avec tout ce qu'il fallait de téléphones de campagne et de fils pour relier entre elles les différentes tentes qui abritaient les ateliers de la mécanique, la piste, les ops, etc. Nous n'allions pas jusqu'à coucher sur place, mais nous avions une tente-réfectoire et une salle de repos sous toile. Dans une tente spéciale équipée de rateliers, nous rangions nos parachutes individuels et nos casques.
"

En effet, lors d'un déploiement d'escadron, un échelon roulant précédait les avions de quelques jours pour mettre en place le campement comportant des cuisines mobiles, des tentes et salles d'opérations sur remorque, et tout l'équipement nécessaire à l'unité pour rester opérationnelle au départ d'une base demeurant "nue" le reste du temps. En dehors des périodes de manoeuvres de la 13e ECTT, tous les équipements de déploiement étaient entreposés dans des dépôts situés à l'extérieur de la base de Colmar, à Blodelsheim, à l'Est de la BA132, dans l'espoir qu'une attaque de cette dernière épargnerait le matériel de dispersion, permettant ainsi aux Sabre épargnés de continuer d'opérer depuis Belfort.

Alain Brossier évoque également une anecdote qu'il a vécue à Belfort et qui dénote bien des conditions d'opérations spartiates sur ces bases de desserrement. Un matin, récupérant ses effets de vol et son casque contenant ses gants - l'ensemble ayant été remisés la nuit durant sous la tente réservée à cet effet - le pilote monte à bord de son F-86K, se brêle, sort ses gants de son casque, et les pose sur la console droite de son cockpit afin d'enfiler son casque. C'est alors qu'Alain Brossier voit une petite souris surgir de ses gants et se faufiler derrière le tableau de bord! L'intérieur de ses gants et ses sous-gants sont en charpille. Pour ne pas faire attendre son leader, le pilote fait comme si de rien n'était et met en route, offrant un baptême de l'air aux frais du contribuable à l'intrépide rongeur, au risque qu'il n'aille grignoter quelques fils vitaux derrière le tableau de bord! L'incident signalé au retour à Colmar semble ne pas avoir été suivi de conséquences dramatiques...

Le premier déploiement de F-86K de Colmar vers Belfort-Fontaine eut lieu à l'automne 1958. L'escadron 1/13 Artois mit le cap sur la base franc-comtoise le 7 octobre 1958, et n'y resta qu'une journée. Ce fut l'occasion pour les pilotes de se familiariser avec l'approche de ce terrain et d'y effectuer des tours de piste avant de regagner la BA 132 le soir même.

Fin février 1959, le même escadron 1/13 déploya à nouveau ses Sabre à Belfort à l'occasion d'un exercice Rebecca. La base de dispersion eut, dès le mois de juin suivant, l'occasion de resservir à la suite de déclarations belliqueuses de Nikita Krouchtchev, qui engendrèrent un nouveau déploiement de Sabre colmariens à Belfort pendant plusieurs semaines. Durant la seconde moitié de l'année 1959, quatre exercices Rebecca supplémentaires eurent pour conséquence le desserrement d'un escadron de F-86K de la 13e ECTT sur Belfort : d'abord les 2 et 3 juillet, puis du 27 au 29 octobre, le 30 novembre et à nouveau les 4 et 5 décembre 1959.

A l'exception des abris anti-atomiques, la base de Belfort-Fontaine ne comportait qu'un seul bâtiment en dur aujourd'hui disparu. Il s'agissait d'un dépôt chauffé et isolé destiné à l'entreposage de missiles air-air Sidewinder qui équipèrent les F-86K à partir de 1960. Le terrain étant prévu pour servir en cas de crise majeure, il fallait en effet que l'escadron d'intercepteur qui y serait déployé puisse demeurer opérationnel, et la mise en oeuvre de ce missile doté d'une tête chercheuse à infra-rouge impliquait quelques précautions et infrastructures spécifiques.
Christophe Gasztych, dans son livre Sabre sur l'Alsace, revient sur l'amalgame qu'a pu susciter la précence de cet entrepôt à missiles : "Contrairement aux bruits persistants qui coururent dans la région, il n'y eut jamais de soute à missiles ou autres armes nucléaires à Belfort-Fontaine. C'est peut-être l'interprétation que firent certains de la désignation laconique des soutes à carburant et du bâtiment censé abriter les Sidewinder (respectivement -soutes spéciales- et -abri missiles-) qui fut à l'origine de ces croyances."

Du 20 au 30 septembre 1960, l'exercice atomique Flashback, organisé par le SHAPE réveille à nouveau le terrain de Belfort : l'EC 1/13 y est déployé au moins pendant les trois premiers jours de l'exercice.

Le dernier déploiement des F-86K de l'EC 1/13 de Colmar eut lieu au cours de l'exercice Check Mate à partir du 17 septembre 1961. Pour autant la base de Belfort-Fontaine n'avait pas fini de servir, puisque les nouveaux appareils de la 13e Escadre de Chasse vinrent eux-aussi régulièrement s'y déployer. Les premiers desserements de Mirage IIIC ont ainsi lieu à partir de 1963.


Le contexte géopolitique évoluant, le concept de dispersion ayant vécu, et le nombre d'aérodromes OTAN dans le Nord-Est de la France se révélant très supérieur aux besoins réels, l'armée de l'Air remit le terrain de Belfort-Fontaine à la Direction Départementale de l'Equipement du Territoire de Belfort (DDE 90) en 1968.
A l'initiative de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Belfort, une petite aérogare fut installée sur la marguerite Nord-Ouest.


La base de Belfort-Fontaine en 1976.
© IGN


Vue de l'aérogare et de sa tour de contrôle gérées par la CCI 90 en 1976. Un hangar a été construit entre deux alvéoles.
Un appareil de liaison commerciale est vu sur une des alvéoles.
© IGN


Vue de l'aérogare, de sa tour de contrôle et du camion de pompiers de Belfort-Fontaine en 1983.
La piste 04 est en service, comme l'indique le panneau sur la balustrade de la tour.
Ces installations ont auhjourd'hui disparu.
Collection E. Moreau.

Les compagnies Air Alsace, puis TAT, assurèrent des liaisons régulières avec Paris jusqu'au milieu des années 1980, mais la proximité de l'aéroport de Bâle-Mulhouse mit un terme à cet épisode.


L'aérogare en 1978. Sur cette photo, seuls des avions d'aéroclub sont visibles..
© IGN


La base de Belfort-Fontaine en 1979.
© IGN

Le terrain de Belfort reçut cependant encore occasionnellement la visite de chasseurs après son transfert à la DDE 90, lors de manoeuvres ponctuelles ou de journées de relations publiques organisées par l'armée de l'air.


Desserrement de Mirage 5F de l'EC 2/13 "Alpes" venu de Colmar en 1983.
En arrière plan, on reconnait le Fairchild FH-227B "F-GCGH" de la compagnie TAT.
Collection E. Moreau.


Un Mirage 5F de l'EC 2/13 "Alpes" venu de Colmar passe devant le camion de pompiers et l'aérogare de Belfort-Fontaine en 1983.
Collection E. Moreau.

Note du webmaster : les photos ci-dessus sont légèrement hors-sujet, car postérieures à la période OTAN.
Si vous avez des photos de desserrements de F-86K
Sabre qui conviendraient mieux, merci de vous faire connaître via la rubrique "Contact" du menu latéral. D'avance merci!

Fin mars 1984, la BA 132 de Colmar-Meyenheim, en partenariat avec la BA 116 de Luxeuil, organisa une journée de relations publiques dans le cadre des grandes manoeuvres AIREX 84, pour présenter aux populations locales les nouveaux matériels mis en oeuvre et suggérer des vocations auprès des jeunes Franc-Comtois. Une exposition statique leur était proposée, présentant notamment un Mirage F1, un Jaguar, un véhicule d'intervention blindé et un canon anti-aérien bitube de 20mm.


Médaille commémorative de la journée de relations publiques organisée par la FATAC.

Le Conseil Général du Territoire de Belfort racheta la plate-forme en 1992 pour la transformer en zone industrielle, l'Aéroparc, consacré notamment au fret et à la logistique.


Photo aérienne de l'ancienne base de dispersion OTAN de Belfort-Fontaine en 2009, transformée en zone
industrielle, l'"Aéroparc". Les alvéoles des deux marguerites Nord ont presqu'intégralement disparu.
© Google Earth

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Dernière mise à jour : 23/01/15

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